Steam augmente ses prix en Turquie, Ubisoft glisse des pubs dans Assassin's Creed

L'actu de la semaine du 26 novembre

Guerre au Moyen-Orient, chaises musicales à la présidence d'OpenAI, retrait de l'antenne de Sébastien Cauet : autant de sujets que nous n'aborderons pas dans Turbo 9, votre infolettre se contentant de vous proposer un petit récap' de la semaine côté actu du jeu vidéo. Afin de maintenir votre attention en cette semaine de Thanksgiving un poil moins mouvementée que d'habitude, les titres des news seront exceptionnellement rédigés dans le style d'un Youtubeur clickbait. De rien.

La pétillante actu de la semaine

Ubisoft n'aurait pas dû faire ça… 😱

On a beau dire qu'elle tourne en rond avec ses Far Cry et autres Rainbow Six déclinés à toutes les sauces depuis plus de 15 ans, Ubisoft reste une boîte qui ose. Dernier exemple en date : certains joueurs d'Assassin's Creed Odyssey (celui chez les Grecs) ont eu la mauvaise surprise de voir apparaître un pop-up de pub en essayant d'aller jeter un coup d'œil à la carte. La grosse publicité vantait les promos du Black Friday de l'éditeur, et aurait également passé une tête dans Assassin's Creed: Origins et Valhalla.

Image: triddell24 sur Reddit.

Imaginez un peu : vous jouez tranquillou à votre jeu payé 70 balles, vous appuyez sur start pour regarder la map, et paf, une pub. Les joueurs ont évidemment sorti les fourches, dénonçant une démarche inacceptable et bien crado. De son côté, Ubisoft a plaidé l'erreur technique en expliquant que cette réclame devait initialement se trouver dans le menu principal du jeu. Une défense un poil fainéante quand on sait que le même « bug » a déjà été relevé en 2019.

Le temps nous dira s'il s'agit véritablement d'une erreur ou si Ubisoft commence à plancher sur un système de publicités dans ses jeux. Ce n'est pas la première fois que l'éditeur colle des réclames dans ses titres : on a déjà eu droit à de beaux placements produits dans Splinter Cell : Chaos Theory. L'industrie s'y essaye, 2K Games en ayant par exemple intégré dans les temps de chargement de NBA 2K19, tandis que Saints Row 2 avait des annonces pour de vraies marques sur les panneaux d'affichage de sa map. Les pop-up en jeu sont plus rares, et on peut espérer que cette « erreur technique » ne fera pas partie de notre quotidien sur les AAA de demain.

« HONTEUX » ⚠️ Steam augmente ses prix de 500 %, les joueurs sont furieux 😤

Coup dur pour les joueurs turcs et argentins : Steam abandonne la lire et le peso pour facturer ses jeux en dollars américains. Officiellement, la démarche a pour ambition d'aider les développeurs à fixer les tarifs de leur jeu plus simplement dans ces deux pays où le cours de la monnaie fluctue rapidement. Officieusement, le but est d'empêcher les petits malins de passer par un VPN pour se géolocaliser à l'étranger et profiter des prix avantageux.

La hausse des prix expliquée par Stunning-Vanilla1308 sur Reddit.

Ce changement fait suite à une amende dont a récemment écopé Valve pour avoir tenté de géobloquer sa plateforme, empêchant par exemple d'activer un jeu acheté en Pologne sur la boutique française. La démarche n'a pas plu au Tribunal de l’Union européenne, qui a demandé pas moins de 1 624 000 euros à tonton Gabe. Valve ne s'est pas laissée abattre et a bouché la faille en passant ses prix en dollars dans une vingtaine de pays d'Amérique Centrale, d'Amérique du Sud et du Moyen-Orient. C'est la fin des soldes pour les joueurs européens et américains étant donné que les tarifs sont désormais parfois plus élevés que chez eux. La pilule est dure à avaler pour les joueurs des pays touchés par cette révision : Far Cry 5 est par exemple passé d'environ 14 $ à 48 $ en Argentine, tandis que certains prix ont grimpés de plus de 400 %.

L'achat d'un jeu via un VPN représente un sacré manque à gagner pour les développeurs. Cet été, le studio Motion Twins (Dead Cells) a revu ses tarifs en Argentine et en Turquie suite à une explosion des ventes sur ces deux marchés, sans hausse du nombre de joueurs sur place. Le créateur de Let's Build a Zoo a réalisé que 85 % des précommandes de son jeu sur le Nintendo eShop provenaient de joueurs « argentins » (pays dans lequel le jeu était vendu 1,50 $ au lieu de 20 $). De son côté, Steam a de quoi taper du poing étant donné que cette magouille rogne sur la commission qu'elle facture aux développeurs.

Le PlayStation Portal : un bide INTERSIDÉRAL ? 🥵

Le PlayStation Portal est disponible en France depuis la semaine dernière, et les premiers testeurs ont largement eu le temps de décortiquer ce nouveau bidule. Vendu pour la modique somme de 220 €, il s'agit d'une sorte de tablette enfournée dans une manette DualSense servant uniquement à streamer les jeux de sa PS5. Dans l'idée, c'est parfait pour jouer à The Last of Us au fond du lit pendant que votre moitié monopolise la TV du salon pour regarder ses conneries. L'accessoire ne sert à rien d'autre et est strictement présenté comme un écran déporté : un concept de niche donc, mais après tout pourquoi pas.

Image : Engadget.

En pratique, les testeurs sont à moitié convaincus. Si l'accessoire ne sert qu'à streamer des jeux, il ne le fait pas particulièrement bien. Plusieurs médias (comme Engadget ou Canard PC Hardware) expliquent que la qualité est loin d'être irréprochable, même avec une PS5 branchée en Ethernet et une bonne connexion. Ça passe mais ce n'est pas le top du top, ce qui est un peu dommage pour un appareil dédié à une seule et unique tâche. Sony n'a pas fait beaucoup d'efforts étant donné que l'engin n'est même pas Wi-Fi 6 et qu'il n'a pas de Bluetooth audio. Il faudra obligatoirement passer par d'onéreux casques et écouteurs PlaySation, faute de quoi on se contentera de brancher des écouteurs en filaire. Service minimum, donc.

Les testeurs reprochent le manque d'ambition de Sony, qui ne permet même pas de streamer les jeux dans le nuage inclus avec l'abonnement PS Plus Premium. Le PlayStation Portal ne fonctionne pas avec certaines apps de la PS5 comme YouTube ou Netflix pour des questions de DRM, ce qui limite encore plus son intérêt. C'est donc un gadget destiné à un marché très spécifique de personnes voulant une solution de stream clef en main tout en ayant chez eux une solide connexion. Ceux-là pourront se satisfaire de la très bonne ergonomie, de l'écran 8" sympathique et de l'autonomie dépassant les 7h. Les moins fortunés auront sans doute mieux fait de se tourner vers une manette berceau pour téléphone et sur l'app PS Remote Play afin d'alléger la facture.

L'Amico : vraie console 😇 ou ÉNORME arnaque 😈 ?

Le projet Amico n'est pas mort ! Certes, il est tout blanc et crache du sang en attendant que quelqu'un l'emmène derrière l'étable avec un fusil, mais il n'est pas mort ! Pour rappel, l'Amico est une console rétro dévoilée en 2018 et dont le développement est un joyeux bordel. Le projet a tenté de créer une vague de nostalgie en déterrant la marque Intellivision : ses créateurs promettaient le retour d'une console pensée pour toute la famille, sécurisée et bon enfant. L'Amico se voulait abordable (180 $) avec des jeux en 2D vendus moins de 10 $ et disponibles en version boîte, comme à la bonne époque. Malgré ce concept bancal, la première campagne de financement participatif a tout de même réuni 11,5 millions de dollars.

Le projet n'a jamais abouti, et les quelques signes de vie qu'on a eu depuis étaient tout sauf rassurants : les tarifs ont quasiment été multipliés par deux, la boîte a tenté de vendre des jeux NFT et a fini par licencier une bonne partie de son personnel l'été dernier. Entre-temps, les quelques titres présentés histoire de faire bonne figure ont plus inquiété qu'autre chose étant donné qu'il s'agit en partie de portages de vieux jeux mobiles. Si aucune console n'a jamais été mise sur le marché, Ars Technica a fouillé dans le portail pour développeurs et révélé que la machine était aussi puissante qu'un téléphone Android à 100 $… de 2016.

Les gens ayant mis au pot pour le projet seront ravis d'apprendre la sortie d'une app Amico pour Android, signe qu'il y a encore une ou deux personnes qui bossent sur le bazar. L'app est une bêta qui propose non pas un mais bien deux reskins de jeux Intellivision sortis au début des années 80 et facturés 15 $ unité. Les deux titres ressemblent à n'importe quel jeu pour smartphone bas de gamme, avec un twist : il faut deux téléphones Android pour y jouer, le premier faisant office d'écran et le second de manette. Des jeux ayant plus de 40 ans vendus 15 balles, voilà qui devrait aider la boîte à remonter la pente. Le CEO a d'ailleurs profité de son post pour rappeler que la vraie console ne sortirait pas avant quelque temps, au cas où quelqu'un aurait encore un doute.

Les sorties de la semaine

  • L'année touche doucement à sa fin et le torrent de grosses sorties commence à se calmer, ce qui est plutôt une bonne nouvelle étant donné qu'on va pouvoir mentionner des trucs dont vous n'avez sans doute pas entendu parler. Commençons avec In Stars and Time, un RPG à l'ancienne aux graphismes en noir et blanc qui affiche un sympathique 84/100 sur Metacritic. Le jeu vise clairement les fans de Earthbound ou Undertale avec un scénario dans lequel seul le personnage principal est au courant que son groupe est bloqué dans une boucle temporelle. Le style est chouette, c'est du tour par tour et ça promet d'être rigolo. In Stars and Time est vendu 20 € sur consoles, Switch et PC, avec une démo dispo sur Steam.
  • Et quitte à parler des Mother-like, voici Knuckle Sandwich, un autre RPG au style 8-bits qui a pour particularité de proposer des combats sous forme de mini-jeux à la Wario Ware. RPS y a joué et a visiblement beaucoup apprécié l'univers et les graphismes, beaucoup moins la difficulté et les combats un peu trop frustrants. Ça peut valoir le coup de jeter un œil à la démo, et pourquoi pas d'attendre un patch rééquilibrant tout cela. 19,50 € sur Steam.
  • Le jeu de plateforme tout mignon PaperKlay a désormais une démo jouable sur Steam. Ce titre en 3D aux graphismes inspirés de Paper Mario vous propose d'incarner un poulet partant à l'aventure à grand coup de double saut et de dash. Le monde est rempli de petites énigmes dans lesquelles il faudra déplacer les plateformes pour avancer. Le style est sympa et ça n’a pas l'air prise de tête : parfait pour jouer au coin du feu sur son Steam Deck. Pas de date de sortie prévue pour le moment.
  • Si vous aimez vous creuser les méninges en jouant, The Roottrees Are Dead devrait vous intéresser. Le pitch est simple : l'avion d'une famille de millionnaire s'est écrasé, et vous êtes en charge de retracer leur arbre généalogique afin de redistribuer l'héritage. C'est évidemment plus complexe que ça en a l'air, et il faudra fouiner dans un paquet de photos, de livres et d'articles pour faire vos déductions. Le jeu s'inspire de titres comme Obra Dinn et Her Story avec une ambiance délicieusement rétro. Cerise sur le gâteau : c'est gratuit et ça se joue via un navigateur, pour peu que vous n'ayez pas de problème avec la langue de Shakespeare.

Le trailer de la semaine

Vous vous souvenez sans doute des récents RPG South Park, biens reçus par la critique et avec des graphismes en 2D très proches de l'animation de la série. « On va foutre ça à la benne et tenter un autre truc », ce sont dit de beau matin Trey Parker et Matt Stone avant de commencer à bosser sur South Park: Snow Day, un titre en 3D pas franchement très joli qui ressemble à un jeu Xbox Live Arcade sur 360. Un second trailer a été diffusé cette semaine dévoilant un jeu co-op principalement basé sur des batailles de boules de neige et de la baston. La licence a le mérite de chercher à se renouveler, mais ce qu'on a vu jusqu'à présent n'est pas super encourageant. South Park: Snow Day ne sera de toute façon pas un « gros » jeu étant donné qu'il sera vendu 30 € pour Switch, consoles et PC. Wait and see, comme on dit chez les yankees.

En Vrac

  • Ce n'est pas la grande forme pour Starfield, sorti il y a quasiment deux mois et dont la vague de hype est rapidement retombée. En plus de ne pas avoir été nominé pour être le GOTY aux Game Awards, le jeu affiche désormais des évaluations « moyennes » sur Steam dans un orange clair qu'on ne voit pas tous les jours sur un AAA. Pire encore, Skyrim dans l'espace compte maintenant moins de joueurs que le vrai Skyrim sur Steam, ce qui est quand même un peu tristoune pour un titre au budget de 200 millions de dollars. Si vous êtes déçu d'y avoir lâché 60 balles, pensez au pauvre bougre qui a rédigé un document de 1 000 pages analysant tout ce qu'on savait sur le jeu avant sa sortie.
  • Plus de 20 millions de personnes ont joué au premier Life is Strange, un joli score pour ce titre sorti début 2015. Il faut dire que le jeu a été vendu partout où c'est possible : il a été sur le Game Pass, le PlayStation Plus Extra, a eu droit à des portages iOS/Switch/Linux sans parler de l'édition remaster de l'année dernière. On n'oubliera pas que le premier épisode est disponible gratuitement sur Steam, ce qui a sans doute aidé à grossir les statistiques. Cela reste une belle perf' pour Don't Nod, qui a profité de ce succès pour s'attaquer à différents genres : le jeu d'escalade avec Jusant et même l'action-RPG avec le futur Banishers : Ghosts of New Eden, que l'on découvrira en février prochain. Le studio s'est également lancé dans l'édition avec par exemple le déprimant Gerda : A Flame in Winter, très bien accueilli par la critique.
  • Si ça sent le sapin pour l'Amico, la Playdate de Panic se porte bien et affiche désormais plus de 100 jeux à son catalogue. C'est une progression impressionnante quand on se souvient que cette espèce de Game Boy à manivelle est arrivée avec à peine une vingtaine de jeux en avril 2022. Malgré des débuts difficiles liés à des retards de livraison, la Playdate a eu un succès respectable : pas moins de 53 000 unités se sont écoulées. Il reste malheureusement assez difficile de s'en procurer une en France étant donné qu'on peut uniquement l'acheter le site officiel de Panic, ce qui ajoute 60 $ de frais de port à une console facturée 199 $ (et on ne sait pas trop quand est-ce que ce sera livré).
  • Cyberpunk 2077 va avoir droit à son Ultimate Edition, qui sortira le 5 décembre prochain en version physique et numérique. Celle-ci contiendra le jeu de base ainsi que son extension Phantom Liberty, enterrant au passage les espoirs des quelques uns qui attendaient encore un second DLC. Pas de prix annoncé pour le moment, mais on peut imaginer que le tarif sera avantageux. Notons que le CD de la version PS5 ne contiendra pas l'extension mais un code pour la télécharger, ce qui s'explique par une gestion obscure de Sony en coulisse. Une édition complète incomplète, il est beau le futur.

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Jamie Larson
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