Nouveau Steam Deck OLED, démarrage difficile pour Modern Warfare 3

Sexe, drogue, rock'n'roll : autant de sujets que nous n'aborderons pas dans Turbo 9, une infolettre hebdomadaire se contentant de vous résumer ce qui s'est passé cette semaine dans le petit monde du jeu vidéo. Entre l'annonce d'un nouveau Steam Deck et le Call Of Duty annuel qui se prend les pieds dans le tapis, rien n'a échappé à notre équipe d'experts mobilisée 24/24 pour vous offrir le meilleur de l'actu gaming.

La pétillante actu de la semaine

Call of se tire une balle dans le pied

Démarrage difficile pour le Call Of Duty annuel. La campagne solo a été largement taillée par la critique pour sa durée de vie riquiqui qui tombe sous les 4 heures, contre au moins 6 habituellement (et même déjà là c'était pas terrible). Les développeurs innovent un peu cette année avec des passages « en monde ouvert », qui ressemblent fortement à des missions Warzone calées là pour meubler. « Modern Warfare 3 est peut-être la pire campagne solo de Call of Duty à laquelle j'ai joué », juge un journaliste d'IGN. Les premiers clients sont tout aussi déçus et ont donc décidé de review-bomber le jeu. Certains se sont cependant royalement plantés en descendant la note du Modern Warfare 3… de 2011. Certaines blagues s'écrivent toutes seules.

Cette campagne au rabais s'explique par le fait que ce MW3 était visiblement pensé pour être un DLC du Call of précédent. L'extension initiale a été transformée en jeu complet en cours de route, même si Activision assure le contraire. Plusieurs indices révèlent le poteau rose : Modern Warfare 3 reprend toutes les armes et tous les cosmétiques de Modern Warfare 2, et il était nécessaire de lancer le jeu de l'année dernière (habillement dissimulé sous le nouveau « launcher » Call of Duty HQ) pour accéder au nouveau pendant l'accès anticipé.

Le CEO du studio dément fortement cette théorie, affirmant que le jeu a passé « des années » en cuisine. Pour Activision, l'idée est bien évidemment de sortir coûte que coûte son Call of annuel vendu plein pot, quitte à le sortir un peu tôt du four. RPS a remarqué tout un tas de petites coquilles bien inhabituelles sur la campagne solo, traditionnellement ultra-léchée. Sous-titres qui se déclenchent trop tôt et qui ruinent une scène, dialogues qui se superposent… Le pourquoi du comment n'est pas très compliqué : Bloomberg affirme que le jeu a été développé en seulement 16 mois intensifs, au lieu de 3 ans en temps normal.

Epic epic et colégram

L'Epic Game Store, aka « le bizarro Steam sur lequel vous avez un backlog long comme le bras mais que vous lancez une fois par an », ne rapporte pas bézef. Lancée en 2018, l'échoppe avait pour ambition de secouer le marché en se confrontant frontalement au vénérable Steam. Malheureusement pour Epic, le projet n'est toujours pas rentable malgré les millions investis.

L'information nous vient de documents ayant fuité dans le grand procès Epic vs Google, l'éditeur de Fortnite accusant le géant de la recherche de pratiques anticoncurrentielles. The Verge rapporte que le boss de l'Epic Game Store a avoué à la barre que la boutique ne rentrait pas dans ses frais. La nouvelle est intéressante tant Epic s'est donné les moyens pour populariser sa boutique : elle a cramé des brouettes de cash pour offrir des jeux et attirer de nouveaux utilisateurs, avec parfois de gros titres lui ayant sans doute coûté bonbon (GTA V, Civilization VI). Elle a aussi sorti le porte-monnaie pour mettre la main sur de grosses exclus comme le carton Rocket League, poussant ainsi son programme sur les PC de nombreux joueurs.

Malheureusement, l'app reste bien moins mature que Steam : on ne peut toujours pas couper les énervantes notifications de succès (qui me gâchent les fins de chapitre d'Alan Wake 2), le programme est sacrément lourdingue et il manque encore certaines fonctions essentielles de la concurrence. Malgré ces résultats décevants, Epic vise toujours le milliard de dollars de revenus pour sa boutique d'ici 2024, notamment grâce à une grosse campagne de pub et à de nouvelles exclus. Bonne chance avec ça.

Microsoft danse le M-IA

Microsoft, à fond les ballons dans le domaine de l'IA depuis cette année, vient d'annoncer un partenariat avec la boîte spécialisée Inworld AI pour le développement d'outils à destination des studios. Ceux-ci pourront notamment profiter d'un nouveau « Co-pilot » donnant un coup de pouce lors de la création de personnages, d'histoires, d'arbres de dialogues ou de quêtes. Si les détails restent maigres pour le moment, on peut imaginer une sorte de ChatGPT optimisé pour le développement de jeux. Ubisoft a dévoilé un outil similaire en début d'année, utilisé en interne pour générer des « barks » (les phrases toutes faites de NPC randoms croisés dans la rue).

Ce partenariat va également apporter un système d'IA générative pour NPC, qui va produire des réactions uniques pour chaque interaction avec le joueur. Pour imager, c'est à peu près comme si chaque personnage non-joueur disposait sous le capot d'une sorte de mini-ChatGPT. Cela va leur permettre de répondre de manière unique lors d'une discussion, et donc de proposer des dialogues plus complexes qu'un simple nombre de répliques préenregistrées. Le concept a déjà été adopté depuis un bout de temps par les moddeurs (Skyrim, GTA V), et Inworld a présenté ses technologies dans ce trailer :

Si l'annonce a de quoi intriguer, elle n'a pas manqué de mettre en rogne un bon nombre de petites mains du jeu vidéo qui se voient déjà remplacées par une IA. Le communiqué met notamment l'accent sur l'aspect écriture, ce qui est bien mal venu alors qu'une grosse grève des scénaristes Hollywoodien a éclaté cet été à ce sujet. Certains grands noms du doublage ont aussi critiqué ce partenariat, reprochant entre autres que l'argent investit ne soit pas utilisé pour payer de vraies personnes. On attendra également de voir les premiers dérapages des IA génératives pour NPC, dont les limites vont très rapidement être testées par les joueurs.

Plus long, mais pas plus puissant

« NooOoooOooOooOooOooOooOoon », ai-je hurlé jeudi soir en apprenant la sortie imminente d'un nouveau Steam Deck avant de jeter un regard de dégoût sur ma ROG Ally toute pourrie. Valve a en effet annoncé une révision de sa console portable sous Linux avec une seconde version pas forcément plus rapide, mais qui s'améliore en tout point. La bécane embarque désormais un écran OLED de 7,4 pouces 90 Hz bien plus lumineux pouvant monter jusqu'à 1 000 nits. Le tactile a été revu, tout comme le Bluetooth (5.3), le Wi-Fi (6E), les haut-parleurs et les trackpads.

C'est déjà pas mal, d'autant plus que la batterie s'améliore sans augmenter le poids de l'appareil. L'autonomie a droit à un coup de pouce grâce à un nouveau processeur gravé plus fin et permettant une consommation d'énergie réduite. Les performances ne bougent pas selon Valve, qui assure garder ça sous le coude pour un « vrai » Steam Deck 2 qui n'arriverait pas avant plusieurs années. En attendant, les ventilateurs se feront plus discrets et l'autonomie affichée est désormais de 3 à 12 h (contre 2 à 8 h auparavant). Notons également que la bécane se recharge plus vite.

Une jolie révision donc, accompagnée d'une baisse de prix des « vieux » Steam Deck. Le modèle LCD le moins cher reste au catalogue pour 419 €, mais passe de 64 Go à 256 Go. Le premier modèle OLED est à 569 € avec 512 Go de stockage, tandis que le modèle « Ultime » est à 679 € avec 1 To. Valve déstocke au passage ses anciens modèles, en promo jusqu'à épuisement des stocks. L'entreprise a confirmé avoir vendu « plusieurs millions » de Steam Deck, ce qui n'est pas très précis, mais qui montre bien que la console a trouvé son public.

Le trailer de la semaine

Un hack’n slash en stop-motion avec des personnages en pâte à modeler : telle est l'idée saugrenue de ‌Judero, un jeu indépendant inspiré du folklore des Borders écossais. Le titre mélange exploration et combats, et va sans doute marquer les esprits par son stop-motion fait main qui donne à ses premiers trailers un style de vidéos de creepypasta. Une démo est disponible sur Steam, et j'avoue que je suis curieux. Le gameplay a l'air sympa et se paye même des séquences sortant un peu de l'ordinaire, comme des passages shoot 'em up. Pas de date de sortie pour l'instant, mais on va suivre ça de près (comprendre : c'est dans ma wishlist).

Les sorties de la semaine

• Le jeu d’action-aventure Tintin Reporter - Les Cigares du Pharaon est sorti dans la semaine. Déjà, dit comme ça, bon, mais Pendulo Studios a directement prévenu que son jeu arrivait dans un état tout flingué. Ils ne mentaient pas, et les premiers retours mentionnent de gros plantages empêchant carrément d'avancer dans le jeu. On ne félicite pas l'éditeur Microids, qui est visiblement OK avec le fait de vendre des jeux à moitié finis pour 40 balles sur Steam et 60 € sur consoles. Notons que la version PS4 a été repoussée au dernier moment, et que la déclinaison Switch ne sortira qu'en 2024.
• Chic alors, un nouveau Yakuza que je ne pourrais jamais trouver le temps de finir est sorti. Ce n'est pas très grave, car les retours sur ce Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name (dont le nom très long me permet d'allonger artificiellement la longueur de cette infolettre) sont plutôt moyens. Si le système de combat est visiblement très réussi, ce n'est pas le cas de l'histoire qui ramène des morts le héros de la saga pour une nouvelle entrée loin d'être la plus marquante. Les gigas-fans de la série apprécieront, les autres auront sans doute mieux fait d'attendre Infinite Wealth qui sortira fin janvier. 40 € sur PC, 70 € sur PS5 et Xbox, dispo dans le Game Pass si jamais.
• Coromon, qui comme son nom l'indique est une repompe éhonté de Pokémon, est sorti cette semaine sur iOS et Android. Pourquoi en parler ? Eh bien parce que le jeu a l'air sympa : 73/100 sur Metacritic et des retours « très positifs » sur Steam. Les graphismes en pixel-art inspirés des Pokémon sur DS sont chouettes, le jeu promet d'être plus dur que les derniers opus de la saga et le tout a l'air honnête pour peu que vous arriviez à passer au-dessus du côté Wishkémon. Vous pouvez laisser sa chance au produit étant donné qu'il est disponible gratuitement sur iPhone / Android, avec un unique achat intégré pour déverrouiller l'intégralité de l'aventure. Notons que le lien iOS ne fonctionne pas encore, les développeurs ayant prévu quelques jours de retard côté App Store.
• Et quitte à jouer à la version LIDL de Pokémon, pourquoi ne pas essayer la copie ALDI de Smash ? Nickelodeon All-Star Brawl 2 est sorti cette semaine, un jeu de castagne avec tous les héros de la célèbre chaîne de TV. On y retrouve pêle-mêle Garfield, Bob l'éponge, les Tortues Ninjas ou encore les affreux personnages de La Famille Delajungle. Le titre affiche un petit 73/100 sur Metacritic, donc à la limite pourquoi pas si vous êtes un fan de ces licences. 70 € sur consoles, 50 € sur PC.

En vrac :

• Plus de dix ans après la sortie de GTA V, Rockstar se prépare à tourner la page et a doucement commencé à teaser GTA VI. Le président de Rockstar Games a annoncé dans un communiqué qu'une première bande-annonce serait publiée courant décembre. Pas d'info en plus pour le moment, mais on peut s'attendre à une sortie du jeu au mois de mars 2025 au plus tard au vu des objectifs financiers de Take-Two. Le trailer pourrait bien tomber le 7 décembre, jour des Game Awards de Geoff « Doritos » Keighley.
• Je vous connais, vous être trop bon : vous vous couchez chaque soir la boule au ventre, inquiet de savoir si Nintendo passera le prochain hiver. Eh bien rassurez vous, ça roule pour la petite PME qui vient de dévoiler ses résultats pour le troisième trimestre 2023. La firme profite de la faiblesse du yen et a annoncé 4,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour un bénéfice net d'1,7 milliard. Des résultats tellement bons qu'elle a revu ses objectifs annuels à la hausse. Au total, plus de 132 millions de Switch ont été vendues pour pas moins d'1,1 milliard de jeux. L'increvable Mario Kart 8, Animal Crossing et Super Smash Bros. se disputent le podium des ventes.
• Comme quoi, ne pas se fouler et ressortir des vieilleries du placard, ça paye. Fortnite a récemment débuté sa saison « Original » ramenant les joueurs sur la toute première map du battle-royale sortie en 2018. Une stratégie payante vu que le jeu a réalisé le 4 novembre sa meilleure journée, avec pas moins de 44,7 millions de joueurs ayant passé une tête en 24 heures. Flairant le bon filon, Epic avait augmenté le prix des V-Bucks quelques jours plus tôt dans différents pays.
• Accrochez-vous les Nintendzouzes : il y aura bientôt un film en live-action Zelda. Le projet sera réalisé par Wes Ball, qui, en plus d'avoir un nom rigolo, se cache derrière la trilogie Le Labyrinthe. On n'en sait pas beaucoup plus pour le moment mis à part que ce sera en partie financé par Sony Pictures et que la sortie n'est pas prévue pour tout de suite : Shigeru Miyamoto a déclaré qu'il « faudra du temps » avant que le film ne soit terminé. Tant que Chris Pratt joue Link, je suis client.

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