Nintendo annonce tout sauf la Switch 2, Dragon Age: The Veilguard divise

L'actu de la semaine du 3 novembre

Nintendo annonce tout sauf la Switch 2, Dragon Age: The Veilguard divise
La révolution attendra après le week-end.

« Quand Télérama rencontre le PCGamer de la belle époque ». C’est en ces termes qu’est parfois présenté Nostick Reloaded, votre infolettre hebdomadaire résumant l’actualité de la semaine dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre la sortie d’une plateforme de streaming musical signée Nintendo ou l'arrivée d’un nouveau Dragon Age, cette fournée dominicale est pour le moins garnie.

On vide le backlog

— Mickaël

Le chiffre de la semaine : 15 millions…

… comme le nombre de nouveaux joueurs qui se sont lancés dans l’aventure des Sims 4 ces douze derniers mois ! Pas si mal pour un jeu qui a 10 ans au compteur. Ce chiffre étonnant est tiré des résultats du deuxième trimestre d’EA.

Les Sims 4

Alors certes, la simulation de vie est passée avec armes et bagages au free-to-play en 2022, ce qui lui avait permis d’engranger rien moins que 31 millions de nouveaux joueurs, pour un total de 85 millions en mai dernier.

Les Sims 4, ça eut payé… et ça paie toujours, visiblement. Pas étonnant qu’EA ait décidé de remiser Les Sims 5 au placard pour continuer à profiter du succès du jeu actuel.

La nouvelle déprimante de la semaine : l’épilogue pour Concord

Inutile de se mentir, ça sentait le sapin très fort pour Firewalk depuis que PlayStation a débranché son jeu Concord… deux semaines seulement après son lancement. Le shooter 5v5 n’a pas convaincu grand monde, et surtout pas les joueurs qui ont ostensiblement boudé le jeu service de Sony.

Concord

Cette semaine, le constructeur a donc annoncé la fermeture de Firewalk. Les employés, environ 200, vont devoir retrouver du boulot ailleurs (certains devraient se frayer une place au sein des studios PlayStation). Bon courage à eux au vu de la conjoncture.

Au-delà, ce flop historique de Concord devient une tâche indélébile sur le pedigree de PlayStation, largement immaculé jusque-là. Comment en est-on arrivé là ? On vous propose de revenir sur les différentes dates importantes de cette triste histoire dans cette chronologie du désastre.

La grosse info de la semaine : le vrai faux Direct de Nintendo

Il y a des événements qui auraient pu être des emails, chez Nintendo c’est un peu le contraire. Les annonces de ces derniers jours auraient pu constituer un Direct tout à fait satisfaisant ! Entre l’Alarmo, Nintendo Music, Xenoblade Chronicles X sur Switch, Pokémon JCC, le MMO mystère… La fin de l’année est très productive pour le constructeur même si évidemment, il prend un malin plaisir à ne pas annoncer ce que tout le monde a en tête.

Commençons par la fin. Nintendo a fini par donner aux fans ce qu’ils réclamaient depuis toujours : un moyen simple (et officiel) d’écouter les OST de ses jeux. C’est Nintendo Music qui va finalement se charger du boulot, une app pour iOS et Android pas mal fichue du tout, qui permet de s’en mettre plein les oreilles.

Alors évidemment, tout n’est pas parfait : seuls les abonnés NSO ont accès au catalogue (mais à 20 balles par an, c’est autrement plus abordable que Spotify !). Nintendo ne s’est pas foulé pour les illustrations des albums et des morceaux, ce sont de vilaines captures d’écran Switch. Et pour une raison qui nous échappe, Nintendo a décidé de ne pas afficher le nom des auteurs et compositeurs ce qui est vraiment problématique, même si c’est commun au Japon.

Mais le gros point noir c’est que l’entreprise a décidé pour muscler les rayons de l’app de reprendre le principe dit du « supplice de la goutte d’eau » déjà à l’œuvre pour les jeux du NSO. Toutes les musiques de tous les jeux Nintendo ne sont pas au rendez-vous, loin de là, la sélection est même sévèrement limitée (une grosse vingtaine de jeux) !

Nintendo Music

Il y a cependant des raisons d’espérer, Nintendo vient d’ajouter l’OST de Super Mario Wonder, et d’autres jeux ont d’ores et déjà été annoncés comme Super Mario 64F-Zero XWii SportsZelda: The Wind Maker — prochaine livraison dès la semaine prochaine. Mais il faudra probablement prendre votre mal en patience pour votre obscur jeu NES préféré… ou tenter sa chance sur YouTube.

Alors qu’on ne l’attendait plus, Nintendo a également dévoilé à la surprise générale une « édition définitive » pour Xenoblade Chronicles X, ce qui permet finalement à la Wii U de prendre sa retraite : c’était en effet le dernier jeu exclusif de la console défunte à n’avoir pas été porté sur Switch (OK, techniquement il y a encore le remake Wii U de Wind Waker, un jeu qu'on attend désespérément sur Switch !).

Le jeu sortira le 20 mars 2025, ce qui en fait officiellement le second jeu Switch signé Nintendo annoncé pour l’année prochaine, après Donkey Kong Country Returns HD (16 janvier). Un signe que la Switch 2 ne sera pas dévoilé avant cette date ? Après tout, Nintendo a promis une présentation avant la fin de l’année fiscale le 31 mars.

La semaine a aussi été marquée par le lancement de Pokémon JCC, un jeu mobile qui permet non seulement de collectionner des cartes mais aussi d’y jouer ! Alors ce n’est pas nouveau, il existe déjà JCC Pokémon Live pour s’affronter en ligne depuis son smartphone, mais cette nouvelle app se destine aux débutants et elle y parvient plutôt bien.

Pokémon JCC

Le jeu permet de se constituer un deck gratuitement, grâce aux deux boosters quotidiens à ouvrir d’une manière très élégante (il y a visiblement eu beaucoup de travail pour peaufiner les animations). Et puis l’app refile des docks temporaires histoire de se faire la main.

Mais évidemment il y a aussi beaucoup de gacha et un appel incessant vers la boutique pour accélérer les livraisons de boosters et autres équipements plus ou moins cosmétiques. Malgré tout, pour ceux qui n’ont jamais tâté du jeu de cartes, et en attendant Pokémon Legends: Z-A, ce jeu pourrait faire l’affaire. En tout cas, ça marche, et fort : le compte officiel du jeu a annoncé que l’app avait atteint les 10 millions de téléchargements (!) en deux jours seulement.

Toujours au rayon smartphone, Nintendo a dévoilé cette semaine comment Animal Crossing: Pocket Camp allait prendre sa retraite après 7 années de freemium. Une retraite très active, puisque le jeu va basculer dans le monde merveilleux du premium le 2 décembre. D’un côté, il va falloir payer pour jouer… mais une seule fois : ce sera 10 € jusqu’au 31 janvier, le double ensuite.

Animal Crossing: Pocket Camp

Le contenu sera identique à la version free-to-play, mais sans les achats intégrés ou les interactions avec d’autres joueurs. Nintendo ajoutera pour la bonne forme du contenu supplémentaire au fil de l’eau, via un système d’événements. Les joueurs fans de cette mouture d’Animal Crossing — qui est loin d’être honteuse contrairement à Mario Kart Tour — ne perdront pas trop au change.

Le 23 octobre, Nintendo a aussi ouvert les portes du programme Playtest à 10 000 heureux membres NSO. Le constructeur leur avait gentiment demandé de ne rien révéler de la nature de cette chose, mais évidemment tout a fuité, streams à l’appui. Il s’agit d’une sorte de MMO où les joueurs doivent s’entraider pour développer une planète, en plantant leur drapeau pour devenir propriétaires d’un terrain.

Bon, on ne va pas provoquer l’ire de Nintendo ici, mais il ne faut pas chercher bien loin pour voir de quoi il s’agit (hum hum). Le test s’achète le 5 novembre, et après la hype initiale, force est de constater qu’on n’entend plus trop parler de ce jeu. Ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, cela signifie qu’aucun gros souci technique n’a été repéré j’imagine ?

Enfin, n’oublions pas « la » grosse annonce matérielle qui n’a pas été la Switch 2 : le réveil Alarmo, dévoilé le 9 octobre ! L’appareil, que seuls les abonnés NSO peuvent acheter pour le moment (la plèbe pourra claquer 100 € mi-janvier) est vraiment étonnant. D’un côté, c’est un bête réveil en plastique, de l’autre on sent que Nintendo a pensé son affaire — et pour cause, cela fait des années et des années que c’est en développement.

Alarmo

Évidemment, les bidouilleurs se sont lancés la fleur au fusil pour tenter d’afficher autre chose que des écrans de réveil, et le chantier avance bien. On aura l’occasion de revenir sur l’Alarmo, n’écoutant que mon courage un test est en cours de faisage !

Ce n’est donc pas cette semaine que Nintendo aura présenté la Switch 2, et maintenant qu’on entre de plain pied dans la période des fêtes de fin d’année, il va probablement falloir attendre au moins janvier prochain pour avoir des nouvelles de la future console. Mais au moins, ces derniers jours ont été riches en nouveautés et qui sait, peut-être que Nintendo a encore d’autres surprises dans son grand chapeau…

La boîte à baffes d’Ubisoft : Yves Guillemot en a marre de l’Ubi-bashing

Yves Guillemot, le patron d’Ubisoft, en a sa claque des « commentaires polarisants » qui s’abattent sur son entreprise. C’est pourquoi il a annoncé, à l’occasion des résultats trimestriels de l’entreprise, la mise en œuvre d’« actions pour contrer [cette] dynamique », sans entrer spécialement dans les détails.

Il y a du boulot. Car en la matière, Ubisoft donne souvent le bâton pour se faire battre, par exemple :

  • en recyclant à l’infini une formule open world éculée ;
  • en affublant Skull & Bones de l’étiquette « quadruple A » alors que cela devrait être un free-to-play ;
  • en livrant des jeux mal optimisés ou buggués au lancement comme Star Wars Outlaws ;
  • en démantelant l’équipe responsable de Prince of Persia: The Lost Crown, seul bon jeu de l’année du studio ;
  • en forçant les salariés à revenir au bureau alors qu’ils étaient tout à fait efficaces en télétravail ;
  • en snobant Steam et des millions de joueurs (bon ça, ça a heureusement changé) ;
  • en soldant les jeux 3 semaines après leur sortie ;
  • en affirmant que les joueurs devraient se faire à l’idée de ne pas posséder leurs jeux ;
  • en lançant un jeu basé sur des NFT
Skull & Bones
AAAA

Et ce ne sont là que quelques unes des raisons pour lesquelles Ubisoft subit un bashing continuel. Espérons en effet que des actions seront prises en interne pour redorer une image de marque au fond du trou !


Les sorties de la semaine

— Félix

L'Âge de raison ?

Le dernier dragon

10 ans après son dernier opus, la licence Dragon Age revient d’entre les morts avec The Veilguard, un nouveau action-RPG maousse costaud signé Bioware. Je ne vais pas vous faire l'affront d’essayer de résumer le scénario (il y a des elfes des nains des voleurs des dragons bref vous voyez le topo) et on va directement aller à l’essentiel : les avis sont très mitigés. La licence abandonne son aspect monde ouvert pour se concentrer sur la narration, avec des niveaux plus linéaires remplis de combats en temps réel moins tactiques plus portés sur l’action. Forcément le côté RPG perd en profondeur, ce qui a déplu à certains joueurs déplorant une mise en scène en retrait. Certains tests sont dithyrambiques là où d’autres y voient un 6/10 à tout casser, ce qui rappelle un peu la réception de Starfield. Bref, à votre place je ne foncerais pas dessus avant d'avoir lu un paquet de tests, d’autant plus que ça a l’air velu et plutôt lent à se lancer. Comptez 60 € sur PC, sûrement 10 balles de plus sur Xbox et PS5.

Max la menace

Max Caulfield, l’héroïne du premier Life is Strange, est de retour dans un nouvel opus baptisé Double Exposure. Développé par le studio Deck Nine (à qui l’on doit plusieurs spin-offs moyens), cette suite directe est visiblement… passable ? Max est désormais assistante à l’université d’une petite ville enneigé du Vermont. Son amie Safi se fait mystérieusement assassiner, réveillant ses pouvoirs et lui permettant d’explorer deux lignes temporelles : une dans laquelle Safi est saine et sauve, et une autre dans laquelle elle va devoir éviter que le drame ne se produise.

Comme d’hab il va falloir beaucoup marcher, analyser tout ce qui passe et papoter avec tout un tas de PNJ. Si le pitch est intéressant, le déroulé de l’intrigue est visiblement plutôt moyen avec un rythme inégal et un manque de moments forts. Rien de loupé et ça se laisse suivre, mais les tests décrivent un jeu assez plat qui n’atteint pas la finesse du premier LiS. Pourquoi pas pour les fans, mais les autres peuvent sans doute attendre une promo. 50 balles sur PC, Xbox et PlayStation 5.

Rogue de l’espace

Vous vous souvenez peut-être de The Calisto Protocol, un Dead Space en moins bien sorti fin 2022. Ses créateurs remettent le couvert avec un spin-off pour le moins original : [REDACTED], un roguelike en vue isométrique sauce dungeon crawler à la Hades. Deux salles deux ambiances donc avec ce nouveau jeu invitant à trouver la sortie d’une prison glacée remplie de monstres en tout genre. La map se divise en 4 zones avec autant de boss ainsi que quelques rivaux venant vous mettre des bâtons dans les roues. Le titre se démarque par son style de comics très joli et quelques bonnes idées, comme le fait que votre cadavre se transforme en ennemi à chaque nouvelle partie. Les tests évoquent un jeu bon mais sans plus, difficile à conseiller si vous n’avez pas retourné les deux Hades mais qui devrait plaire aux fans du genre. Vendu 24,50 €, ça devrait faire le taf pour quelques parties rapides sur votre Steam Deck. Également dispo sur Xbox et PS5.

Un maton sachant mater doit savoir mater sans sa matraque

Achetez-les tous !

Une fois n’est pas coutume on va parler d’un jeu mobile cette semaine : Pokémon Trading Card Game Pocket, qui cherche à tirer sur la corde nostalgique en rappelant les bons souvenirs des échanges de cartes à la récré. Est-ce que ça vaut le coup ? Pas vraiment. Nintendo n’a pas fait les choses à moitié avec des cartes rares aux superbes effets 3D et d’autres au design plus vintage pour les vieux de la vieille. Comme on pouvait s’y attendre, le jeu est bardé de microtransactions plutôt agressives.

Malgré des paquets gratuits réguliers, c’est la disette passé les premiers jours et il faudra patienter de longues semaines (mois ?) avant de tomber sur la carte manquante à son deck. Un Pass Premium est présent pour 10 € / mois ainsi qu’un paquet de monnaies in-game, évidemment bien trop rare pour acheter des cartes sympas. Le système de combat a été simplifié pour donner une plus grande part à la chance, ce qui ne plaira pas aux joueurs aguerris. Bref du gros gacha qui tâche, mais on ne s’attendait pas à mieux pour l’adaptation d’un jeu de cartes à collectionner. Dispo sur iOS/Android.

Un peu de rab’

Qu’est-ce que l’audace ? Si la question a fait fumer les méninges de plus d’un bachelier, elle a beaucoup moins fait réfléchir les petits gars de Rockstar : le studio vient de sortir le premier Red Dead et son DLC avec quelques améliorations (4K native, éclairage HDR) à 50 balles sur Steam. Pour un jeu qui a presque 15 ans, c’est osé. Sony n’a pas de leçon à donner étant donné qu’elle vient d’envoyer le remaster d’Horizon Zero Dawn, un jeu de 2017 qui n’en demandait pas tant (50 € aussi sur PS5/PC). Plus original, notons la sortie d’Albatroz, un « RPG de randonnée » qui a l’air très joli (30 €) ou encore de Fruitbus, qui invite à gérer son food-truck tout mignon (24,50 €). Et puisqu’il fallait un jeu d’horreur low-poly cette semaine, c’est Tostchu qui s’y colle en nous proposant de prendre la tête d’un magasin de toasts dans une zone rurale déserte de Turquie. Les retours des joueurs sont excellents, comptez 12,79 € sur Steam.


La citation de l’abruti de la semaine : Éric Naulleau n’aime pas les jeux vidéo

« On a fait croire que jouer à un jeu vidéo ou lire “À la recherche du temps perdu” de Proust, c’était une activité culturelle équivalente. C’est une arnaque phénoménale. On sait que ça ne sollicite pas les mêmes zones du cerveau, que ça n’apporte pas la même chose, que ça n’a pas le même rôle dans l’acquisition du langage et la maîtrise du langage. »

« C’est une ruse du capitalisme et du commerce pour faire croire que quand on joue aux jeux vidéo, on pratique une activité culturelle. C’est faux. Ça n’a rien à voir avec la lecture, avec l’écriture. Et d’ailleurs, jouer aux échecs même sur Internet n’a rien à voir avec des jeux de guerre [wut ?]. Mais comme nous sommes dans une époque qui nivelle tout et qui nivelle malheureusement par le bas, on en arrive à ce genre de débat. On vit une époque navrante ».

C’est sorti de la bouche de cette andouille d’Éric Naulleau durant l’émission « Pascale, Éric, Yann et les autres » (sur C8, évidemment). Le commentateur professionnel réagissait au nombre de visiteurs qui se sont pressés à la Paris Games Week. 180 000 personnes plus curieuses et plus ouvertes sur le monde que le rebelle des plateaux télé.

On n’a pas eu le temps cette semaine mais on pense à lui (un peu)

Cyberpunk 2077 sortira finalement sur Mac début 2025 ! Le jeu, sorti (difficilement) sur PC et consoles il y a quatre ans tirera profit des capacités des puces Apple et du ray-tracing matériel des nouveaux Mac M4. L’audio spatial sera aussi de la partie. Le jeu sera proposé dans une version Ultimate (avec le DLC « Phantom Liberty ») sur le Mac App Store, mais aussi sur Steam.

osef

Konami a annoncé l’adaptation de Castlevania en comédie musicale. Il s’agira d’une histoire originale qui « ouvrira de nouvelles portes dans la franchise ». Un jeu, peut-être ? La première est prévue l’année prochaine au Japon.

Dans le reste de l'actu déchaînée

Merci de nous lire ! N’hésitez pas à passer une tête sur notre site Nostick.fr. Nous sommes aussi sur Threads et Bluesky, et vous pouvez nous soutenir sur Ulule.

Abonnez-vous à Nostick Reloaded

Abonnez-vous pour accéder au contenu réservé aux membres !
Jamie Larson
Abonnez-vous