La presse JV tire la tronche, Paper Mario revient sur Switch

L'actu de la semaine du 26 mai

Rigueur, information et rigolade : tels sont les trois pilliers de Nostick Reloaded, votre infolettre résumant chaque semaine, qu’il vente ou qu'il neige, l’actualité des derniers jours dans le petit monde du jeu vidéo. Et entre Atari qui rachète Intellivision ou la sortie d’un shooter free-to-play chez Ubisoft, on ne peut pas dire qu’on s’est ennuyé.

La folle actu de la semaine

Par Mickael

À travers la presse déchaînée

Il n’y a pas que l’industrie du jeu vidéo qui ne va pas très bien. La presse jeu vidéo n’est pas dans sa meilleure forme non plus, et ça ne s’arrange pas. Si vous êtes familier de Gamekult, vous avez probablement remarqué que le site n’a plus posté aucun test depuis plus d’un mois ; le dernier en date remonte en fait au 21 mars, c’était pour Rise of the Ronin.

Les journalistes ont reçu pour consigne de les remplacer par des « ultimes bafouilles », telles que celle consacrée récemment à Hades II. Comme l’explique Cael, membre de la rédaction qui n’avait « pas le droit d’aborder la question auprès du public », c’est un pas de plus vers la dévitalisation complète du site, propriété de Reworld Media depuis deux ans après être passé entre les mains du groupe TF1.

Plus de test à proprement parler, plus non plus de vidéos, qui sont pourtant des contenus pour lesquels de nombreux lecteurs ont payé un abonnement. « Je ne sais pas où l’on va », écrit Cael, « nous devions faire le point sur cette nouvelle stratégie fin avril, pas de nouvelles ». Ça ne sentait pas très bon pour Gamekult depuis longtemps, ça ne s’arrange donc pas.

De l’autre côté de la Manche, c’est un électrochoc qu’a subi la presse JV. Le groupe américain IGN s’est offert Gamer Network, éditeur britannique de plusieurs grands noms du web dont Gamesindustry.biz, Eurogamer, Rock Paper Shotgun, VG247, Nintendo Life ou encore la chaîne YouTube de référence Digital Foundry.

IGN n’est pas forcément le pire groupe de presse, mais ce genre d’acquisition provoque immanquablement des doublons, synonymes de licenciements. On peut aussi craindre que les sites moins performants (on songe à PureXbox) ne fasse les frais d’une stratégie de consolidation.

Nintendo se paie un spécialiste des portages

Nintendo s’est prudemment tenu à l’écart du tsunami d’acquisitions de ces dernières années, qui s’est terminée par une catastrophe sociale. Mais de temps à autre, l’entreprise ne se refuse pas une petite folie, quand cela sert ses intérêts bien évidemment. Nintendo a donc sorti le carnet de chèques pour acheter Shiver Entertainment, un studio basée en Floride qui appartenait à Embracer (jamais très loin quand on parle de catastrophe).

Shiver est peu connu du grand public et même des joueurs, le studio étant un spécialiste des portages, et notamment sur Switch : Warner Bros. lui a ainsi confié Mortal Kombat 1 et Hogwarts Legacy, deux très gros jeux pas forcément bien adaptés à la petite console vieillissante de Nintendo. Malgré tout, les développeurs de Shiver ont acquis avec le temps une précieuse expertise technique et une connaissance profonde du matériel.

Et c’est probablement ce qui intéresse Nintendo. Shiver va poursuivre ses portages et continuer à « développer du logiciel pour plusieurs plateformes, dont la Switch », explique le communiqué de presse. Rien n’interdit de penser que le nouveau proprio à 100 % du studio proposera aux autres éditeurs d’exploiter les talents de Shiver pour porter leurs titres sur la future Switch 2.

Enfin la fin de la guerre des consoles d’il y a 45 ans

Atari veut devenir le champion de la vague rétro ! Après la relance de la marque Infogrames il y a quelques semaines, le groupe (français, il est basé à Paris) a racheté la pauvre carcasse d’Intellivision ainsi que son catalogue de 200 jeux. Et alors bon, OK, Intellivision, je n’en voudrais à personne de faire des yeux ronds comme des queues de pelle.

Logo Intellivision

Intellivision était une console créée par Mattel en 1979, suite au succès de l’Atari 2600. Les deux entreprises se sont tirées la bourre pendant des années, jusqu’en 1984 et la (première) mort d’Intellivision. Cette période a marqué la première « guerre » des consoles. Il y a ensuite eu plusieurs tentatives pour faire renaitre la marque, sans trop de succès.

Alors voir Atari acquérir son plus féroce rival, c’est comme si Nintendo s’était offert Sega, ou si Microsoft rachetait Sony (ne leur donnons pas de mauvaise idée). « C’est une opportunité très rare de réunir d’anciens concurrents et de rassembler les fans d’Atari, d’Intellivision et de l’âge d’or du jeu vidéo  », a déclaré Wade Rosen, président et PDG d’Atari.

Atari empoche donc non seulement la marque, mais aussi plus de 200 jeux qui ne manqueront pas d’être rentabilisés d’une manière ou d’une autre. En revanche, l’entreprise ne veut pas entendre parler de la console Amico, que la direction d’Intellivision tente désespérément de lancer depuis 2020. Une nouvelle marque va prendre le relais pour commercialiser ce qui s’annonce comme un vaporware grand luxe.

MultiVersus reprend la bagarre

Cette fois, juré-craché, c’est la bonne pour MultiVersus, le clone de Smash Bros. le jeu de baston qui oppose les personnages des univers DC et Warner Bros. Le titre, développé par le studio Player First, avait connu une étrange période de bêta-test l’an dernier ; lancé avec pertes et fracas en août 2022, il a rencontré un énorme succès (plus de 150 000 joueurs simultanés sur Steam) avant de se ramasser comme une crêpe industrielle, perdant 99 % de ses joueurs.

Sorti de l’arène en juin 2023, MultiVersus sera finalement de retour, dans sa version définitive cette fois, le 28 mai sur PC et consoles de salon. Player First a voulu s’assurer que le contenu supplémentaire serait bien au rendez-vous cette fois, c’est ce qui avait plombé la première version.

Le titre garde le même principe bien sûr : des personnages WB qui se mettent sur la tronche, ce qui donnera lieu à des bastons inattendues (Superman vs Sammy de Scooby-Doo, Le Géant de fer contre Arya Stark…). Cette nouvelle version comprend aussi un mode PvE, les Rifts, absent de la bêta. On y enchaînera des bagarres contre l’ordi, ce qui permettra au passage de se faire la main sur chaque combattant. Oh, et puis il y aura aussi rien moins que quatre types de monnaie pour débloquer de nouveaux héros et des capacités. Ah évidemment, c’est du free-to-play…

La main secourable du Copilot de Microsoft pour les soluces

Les joueurs n’échapperont pas à l’IA générative, qui a déjà commencé à infuser dans le développement des jeux. C’est loin d’être terminé évidemment, et avec Microsoft qui est un des principaux promoteurs de cette technologie — vu les milliards de dollars investis dans OpenAI —, on pouvait être sûr que l’IA allait un jour ou l’autre venir nous casser les pieds.

On y est presque. En début de semaine, Microsoft a montré une démo de Minecraft où le joueur peut demander à Copilot, le bot à tout faire de l’éditeur, comment créer une épée. Et l’IA de faire un tour dans l’inventaire pour voir si les matériaux nécessaires sont disponibles. Elle peut aussi recommander d’aller les chercher ici ou là.

Une IA qui fait office de guide ? Ce n’est pas complètement idiot après tout, puisque cela éviterait d’arrêter le jeu pour aller fouiner sur le web à la recherche d’une solution. Même si au passage, les sites qui font commerce de ce genre de guides risquent d’en souffrir. Il faut quand même espérer que le bot n’hallucine pas des soluces ! On a bien vu le Gemini de Google recommander de manger de la pizza à la colle…

La meilleure façon de jouer à Tetris

Avant qu’Apple devienne ce monstre froid, cynique et peu sympathique qu’elle est devenue aujourd’hui, il fut un temps où le constructeur savait faire plaisir à ses utilisateurs pour le fun. C’était le cas avec l’iPod, oui, le baladeur MP3 avec la molette, qui embarquait des petits jeux parfaits pour passer le temps : il y a d’abord eu le casse-briques Brick, qui a ensuite été rejoint par Solitaire, Parachute et Music Quiz.

Mais Apple ne s’est pas arrêté en si bon chemin. La chaîne YouTube Apple Demo a mis la main sur un prototype d’iPod de 3e génération (celui avec les quatre boutons au-dessus de la molette) avec un jeu inédit, Stacker, qui n’est autre qu’un clone de Tetris ! Et le tout est jouable, même à la molette.

L’animateur de la chaîne a demandé à Tony Fadell, le « père » de l’iPod, ce qu’il était advenu de Stacker et pourquoi le jeu n’était jamais sorti. L’ancien vice président d’Apple lui a indiqué que les jeux n’apparaissaient pas avant d’appliquer une mise à jour logicielle. Peut-être qu’Apple a annulé la version de l’OS qui aurait permis de jouer à Tetris sur ces vieux iPod…

Apple a doublé la mise à partir de 2006 en lançant une boutique de « vrais » jeux pour iPod sur l’iTunes Store. Contre 5 €, on pouvait s’acheter la drogue dure Bejeweled, Texas Hold’em (un des rares jeux développés par Apple), Ms. Pac Man ou encore… Tetris. La version officielle, cette fois !

Mais aussi

Les sorties de la semaine

Par Félix

Mariorigami

Vos papiers s’il vous plaît.

Nintendo continue d’accompagner la Switch dans sa fin de vie en faisant ses fonds de tiroir. Son dernier remake à peu de frais est Paper Mario : La Porte Millénaire, initialement sorti sur GameCube en 2004 et souvent considérée comme un des meilleurs de la série. Il s’agit d’un RPG au tour par tour avec une intrigue rigolote se bouclant en une trentaine d’heures, à l’esthétique soignée et au scénario salué par la critique. La partie graphique a eu le droit à une couche de peinture pour des décors beaucoup plus agréables à l’œil, bien qu’on regrettera que tout cela soit bloqué à 30 i/s. Nintendo a pris soin de réorchestrer la bande originale et de moderniser certains aspects : une bonne occasion de vous y mettre si vous n’avez jamais essayé ce classique. Les esprits chagrins ronchonneront sans doute face au manque de contenu exclusif et sur le tarif costaud de 60 €, mais que voulez-vous ma bonne dame, le yen n’en finit pas de s’effondrer et il faut bien payer la R&D de la Switch 2.

Coup de froid sur la Xbox

Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, Hellblade 2 n’est pas un boomer-shooter à 10 € ou l’adaptation d’un obscur comics, mais bien un gros AAA sorti cette semaine exclusivement sur PC et Xbox. On y incarne une combattante qui entend des voix dans une Islande du 10e siècle rempli de géants. L’ambiance est sombre, les critiques évoquant un « jeu d’horreur psychologique » très axé sur l’histoire abordant des thématiques lourdes et avec un gameplay correct. C’est intrigant et visiblement très joli : le testeur de The Verge décrit « le jeu le plus beau auquel il a jamais joué ». Ce ne sera pas pour tout le monde (d’autant plus que la durée de vie oscille entre 6 et 8 h), mais si le trailer vous fait de l’œil, vous ne devriez pas regretter vos 50 balles. Également dispo sur le Game Pass et sur Xbox.

Call of Ubi

Ubisoft était resté discret depuis le gros fiasco Skull and Bones et est revenu à la charge cette semaine avec XDefiant, un FPS 6v6 free-to-play avec des personnages inspirés des licences maison (Splinter Cell, Watch Dogs…). Oui moi aussi je me disais que ça avait l’air plutôt bancal comme concept, mais figurez-vous que les premiers retours sont plutôt bons. Nofrag a fait quelques parties et décrit un jeu au feeling « plutôt chouette », un avis partagé par PCGamer. Dans l’idée c’est une copie des Call of d’il y a une dizaine d’années avec une touche d’Overwatch qui promet des parties pas prises de têtes. Reste à voir si le suivi sera au rendez-vous, mais les bases semblent plutôt bonnes si on excepte le nom tout naze. Ça peut mériter un téléchargement si vous avez envie de vous défouler à grand coup de headshot et que vous trouvez le courage d’installer le launcher Ubi. Également dispo sur PS5 et Xbox.

À quand un MultiVersus Ubi ?

Vous allez être plié

Paper Trail est un puzzle-game aux graphismes mignon qui repose sur un concept sympa : chaque tableau est une feuille que l’on peut plier pour débloquer des chemins ou modifier des éléments. On y incarne une héroïne appelée Paige (ha, ha) qui quitte son village pour partir à la découverte du monde, ce qui passe par tout un tas de puzzles. Les décors façon aquarelle et la bande-son laissent à penser qu’il s’agit d’un jeu abordable, mais malgré son ambiance cozy, Paper Trail est visiblement assez difficile. À voir si vous aimez vraiment vous creuser la cervelle, mais si c’est le cas, ce n’est sans doute pas une mauvaise pioche. 19,50 € sur Steam, également dispo sur Switch, consoles et smartphone pour les abonnés Netflix.

En rab

On reste dans le thème du papier avec Duck Detective, qui puise son inspiration du côté de Paper Mario avec un jeu d’enquête rigolo dans lequel on incarne un canard accro au pain qui doit résoudre un mystère. Si vous êtes partant pour les parodies de films noirs, que vous n’avez pas de problème avec l’anglais et que le trailer vous plaît, c’est visiblement pas mal. Comptez 9,75 € pour deux heures de jeu sur Steam et consoles. Dans un tout autre registre, notons la sortie d’Artic Eggs, qui comme son nom l’indique, invite le joueur à faire cuire des œufs au plat dans une dystopie située dans le cercle polaire arctique. Le concept est chelou, les graphismes PS1 moches mais le jeu affiche pourtant des évaluations « extrêmement positives » sur Steam, alors pourquoi pas. 9,75 € sur Steam. Enfin, bonne nouvelle pour la team consoles : le remake de System Shock est désormais disponible sur consoles PS5, PS4 et Xbox, mais pas sur Mac ou Linux (les deux portages ont été foutus à la benne, snif).

Mais aussi

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Jamie Larson
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